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27/05/15 | 18 h 26 min

Les bouddhistes aussi veulent lutter contre le réchauffement climatique

au village des pruniers

Pour la 11e Fête du bouddhisme, samedi 30 et dimanche 31 mai, à la pagode du Bois de Vincennes, l’Union Bouddhiste de France (UBF) mobilise ses adhérents autour de l’écologie.

« C’est maintenant qu’il faut agir ! » Tel était le titre d’une déclaration bouddhiste internationale sur le changement climatique, présentée en 2009 par trois bouddhistes américains et signée par le Dalaï-Lama. Six ans plus tard, et à six mois de la Conférence internationale sur le climat à Paris, l’Union bouddhiste de France (UBF) a choisi ce thème pour son week-end annuel à la grande pagode du Bois de Vincennes, à l’occasion du « Vésak » (commémoration de l’éveil du Bouddha). « Il s’agit de montrer que les différentes écoles du bouddhisme en France réfléchissent à cette question urgente et veulent trouver des solutions pragmatiques pour lutter contre le réchauffement climatique », explique-t-on à l’UBF en annonçant plus de 2 000 visiteurs, bouddhistes ou sympathisants.

Les monastères bouddhistes ont déjà adopté des comportements réduisant l’empreinte carbone

De fait, la plupart des monastères et centres bouddhistes ont déjà adopté, comme le recommandait la déclaration de 2009, « des comportements qui réduisent l’empreinte carbone et qui favorisent une alimentation végétarienne plus respectueuse de l’environnement ». Ainsi, au Village des Pruniers, fondé en Dordogne en 1982 par le moine vietnamien Thich Nhat Hanh, on cultive bio dans la « Happy Farm » et on propose des stages de permaculture (approche systémique respectant l’écosystème), intitulés « Écologie durable et pleine conscience ». De même, à l’institut bouddhiste tibétain Karma Ling, fondé en 1979 dans l’ancienne chartreuse de Saint-Hugon, en Savoie, les quatre hectares de cultures et les 50 hectares de forêt du domaine d’Avalon sont reconnus, depuis 2000, comme « écosite pédagogique », avec culture de fruits et légumes sur place, maîtrise des dépenses énergétiques, et préservation du massif de Belledonne, en collaboration avec les communes du Pays d’Allevard (Isère) et du Val Gelon (Savoie). Quant au temple zen soto de la Gendronnière, fondé en Sologne en 1979 par le maître japonais Taisen Deshimaru, les 3 000 personnes qui y passent chaque année bénéficient de chaudières à bois, de pains faits maison avec le blé cultivé et moulu sur place, et d’une alimentation 100 % végétarienne provenant du potager… Pour autant, comme le déclarait Olivier Wang-Genh, président de l’UBF devant le Sénat le 21 mai, « toutes ces actions quotidiennes ne suffisent plus : il faut des changements beaucoup plus radicaux ! » Pour lui, il est urgent de revenir aux « principes fondamentaux dont les grands sages du passé ont eu une connaissance intuitive et dont l’ignorance est la cause de l’avidité et de l’insatisfaction qui caractérisent l’être humain », à savoir les principes d’impermanence – qui suppose « d’arrêter d’agir comme si les ressources naturelles étaient éternelles » – et d’interdépendance – « rien n’existe de façon autonome ». « Avec plus de 7 milliards d’habitants sur cette planète, l’accumulation d’autant d’actions dictées par l’égoïsme et l’individualisme est devenue insupportable et entraîne des dégâts visibles et mesurables », déclarait-il encore au Sénat. À cela, l’enseignement du Bouddha préconise des remèdes précis : méditation, sobriété, études des textes sacrés… CLAIRE LESEGRETAIN
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