La récompense est venue deux ans après sa condamnation à la prison à vie par un tribunal chinois pour « séparatisme » : Ilham Tohti, économiste, universitaire et voix modérée de la communauté ouïgour a été honoré par le prix Martin-Ennals 2016, prix considéré comme le « Nobel des droits de l’homme ». La réaction de Pékin, furieuse, n’a pas tardé. Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt Aux yeux de Pékin, le Haut-Commissaire pour les droits de l’homme Zeid Ra’aad al-Hussein n’aurait jamais dû se rendre à la cérémonie en hommage à Ilham Tohti. Il aurait ainsi soutenu un « séparatiste » au mépris de la justice chinoise. Si l’on en croit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ilham Tohti « a justifié des actes violents et terroristes », « divisé l’Etat » et « fait l’apologie de la haine ». Pour la dizaine d’organisations dont Amnesty International et Human Rights Watch qui ont attribué le prix à l’universitaire ouïghour, il n’en est rien. « La vraie honte est qu’en éliminant la voix modérée de Ilham Tohti, le gouvernement chinois jette en fait les bases de l’extrémisme qu’il dit vouloir empêcher », a déclaré le président de la Fondation Martin-Ennals, Dick Oosting.