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27/10/15 | 20 h 51 min par Sikyong Lobsang Sangay

Le plateau tibétain, le « troisième grand pôle » sensible de la planète.

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Premier ministre tibétain en exil. (Uploadee / WIKIMEDIA)
L’Administration centrale tibétaine demande aux dirigeants mondiaux réunis à Paris pour le changement climatique COP21, du sommet de l’ONU de reconnaître l’importance du Tibet par rapport à l’avenir et à la durabilité de la planète. Le Tibet est une zone stratégique de l’environnement : « Cette planète bleue est notre seule maison et le Tibet en est le toit », a dit le Dalaï Lama. « Le plateau tibétain a besoin dêtre protégé, non seulement pour les Tibétains mais pour la santé et la pérennité du monde entier.  » Après l’Arctique et l’Antarctique, le plateau tibétain est le « troisième grand pôle » sensible de la planète. Il renferme les plus grands glaciers de la Terre, après les pôles nord et sud, et de grandes réserves d’eau douce. M. Lobsang Sangay, dirigeant de l’Administration centrale tibétaine, affirme : « Un désastre environnemental mondial peut être évité, mais nous devons agir maintenant pour nous assurer que le plateau tibétain et le fragile écosystème du monde soient protégés  ». Une partie importante des stocks d’eau douce de la planète Le plateau tibétain est l’une des zones où les conséquences du réchauffement climatique pourraient être les plus dramatiques. Au cours des 50 dernières années, la température du plateau tibétain a augmenté de trois fois la moyenne mondiale. C’est préoccupant, car les glaciers de l’Himalaya conservent une partie importante des stocks d’eau douce de la planète et alimentent sept grands fleuves qui parcourent la Chine, l’Inde, le Népal, le Pakistan et le Bangladesh, les régions les plus peuplées au monde. Le plus haut et le plus grand plateau du monde Le Tibet, qui représente une surface de 2,5 millions de km2, est à une altitude moyenne qui dépasse les 4 000 mètres au-dessus du niveau de la mer. « Le plateau Tibétain a besoin dêtre protégé et les Tibétains doivent être les gérants de leurs propres terres afin qu’ils puissent prendre soin du Toit du Monde dont dépend la moitié de l’humanité », a affirmé Madame Vandana Shiva, illustre savante et écologiste indienne. « Sa Sainteté tire la sonnette dalarme pour la santé de la planète et nous avons besoin d’une grande vague de soutien aux actions pour le climat sur le Toit du Monde lors du rassemblement des leaders mondiaux à Paris  ». Le plateau tibétain abrite 48 000 glaciers. L’étendue de son permafrost et le nombre de ses glaciers font du plateau tibétain la principale source des six plus grands fleuves d’Asie.

Un lac à 5.000 mètres d’altitude près de l’Himalaya. (Carsten Nebel / WIKIMEDIA)

                                                            Un lac à 5.000 mètres d’altitude près de l’Himalaya. (Carsten Nebel / WIKIMEDIA)

La fonte des glaciers, la détérioration du permafrost, la dégradation des pâturages… Le Tibet fait face à l’impact des changements climatiques avec la fonte des glaciers, la détérioration du permafrost, la dégradation des pâturages et l’accroissement de la désertification. En l’espace de 50 ans, 82 % de la glace a reculé et plus des deux-tiers des glaciers pourraient avoir disparu en 2.150. Le pergélisol ou permafrost est une source de gaz à effet de serre largement sous-estimée dans les modèles climatiques actuels. Les sols et montagnes gelés tout au long de l’année dégèlent en surface pendant les deux mois d’été, ce qui occasionne la formation de mares émettrices de méthane. Une étude menée par une équipe de chercheurs canadiens, américains et français, vient de montrer que les mares les plus petites, jusqu’alors peu étudiées, sont en réalité la plus grosse source d’émission de ce gaz à effet de serre. Le permafrost alpin joue un rôle crucial dans la santé de la planète, il est très menacé. Sur le plateau Tibétain, le permafrost montagneux stocke environ 12 300 millions de tonnes de carbone. Mais 10 % de ce permafrost s’est dégradé durant cette dernière décennie. Le plateau tibétain est également menacé par la désertification qui s’étend. Selon un rapport du Programme de Développement des Nations Unies, les pâturages du Tibet se transforment en désert à la vitesse de 2 330 km2 par an. Les Tibétains doivent être consultés « Les Tibétains doivent être consultés sur ce qui arrive à leurs terres », a déclaré Monsieur Lobsang Sangay, Premier ministre du gouvernement tibétain en exil. «  Les nomades tibétains sont les gardiens experts des pâturages alpins et leur connaissance et expérience doivent être reconnues. La loi sur la protection de lenvironnement récemment proposée par la Chine doit servir de cadre légal pour demander des comptes au gouvernement chinois. Cette loi doit être équitablement et rigoureusement appliquée au Tibet  ». « Il existe des solutions à la crise climatique. Nous avons besoin d’une volonté et d’une action politiques  », ajoute Madame Dicki Chhoyang, ministre des Affaires étrangères du gouvernement tibétain en exil en Inde. À la réunion COP21, des progrès doivent être faits dans le développement d’un nouvel accord international sur les changements climatiques avec l’adoption d’un nouveau plan climatique. Un tel projet doit comprendre des engagements significatifs et transparents de tous les gouvernements. Les leaders mondiaux qui se rassemblent à Paris doivent s’engager à parvenir à un solide accord mondial sur le climat. L’importance du Tibet pour la santé de la planète doit être reconnue et mettre le Tibet au centre des discussions sur les changements climatiques dans le monde
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