Image-in Tibet
juqu’ au 22 janvier
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© Courtesy of the artist and Rossi Rossi |
C’est avec l’appui de la galerie Rossi and Rossi, spécialiste de renommée mondiale de l’art asiatique, que La Lanterne vous présentera cet hiver, en provenance de leurs galeries de Londres et de Hong Kong, les œuvres d’une dizaine d’artistes contemporains tibétains.
Pour n’en citer que deux : Dedron, l’une des rares femmes tibétaines à avoir une expression artistique et un univers propres, et Gonkar Gyatso, artiste de stature internationale choisie par Daniel Birnbaum pour exposer au pavillon de l’Arsenal lors de la 53e biennale de Venise.
Exposition
Nathalie Gyatso
Mardi 3 janvier au samedi 28 janvier. Salle Robert Doisneau. Public adolescent et adulte
Nathalie Gyatso
Événements associés
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© Courtesy of the artist and Rossi Rossi |
Alors Rambolitaine, Nathalie Gyatso a découvert le Tibet voici près de trente ans par l’intermédiaire de ses peintres : des maîtres en paix avec eux-mêmes et avec la société dont ils étaient un rouage essentiel ; la découverte d’un art qui fait lien.
Elle s’est assise auprès des maîtres de Tangka en exil, tandis qu’à Lhassa des artistes tibétains étaient en quête, eux, d’une expression contemporaine. Son exposition veut témoigner de ce parallèle qui n’est pas sans questionner notre époque.
Dans le cadre de Image-in Tibet
Cérémonie de clôture samedi 21 janvier à 15h
Conférence
La peinture tibétaine d’aujourd’hui : ça ne cadre pas
Samedi 21 janvier 17h. Durée : 1h30. Salle Monique Le Dily. Entrée libre sur réservation.
La peinture tibétaine d’aujourd’hui : « ça ne cadre pas »
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La conférencière, Nathalie Gyatso est à l’origine du projet d’exposition des artistes tibétains.
« La peinture tibétaine est une peinture bavarde, qui a toujours eu partie liée avec l’image, un art du récit. Elle est d’un monde où tout n’a pas encore été dit et qui refuse de se taire. Peut-être est-ce la raison de la persistance de l’image à travers les siècles où son corolaire ‘magie’ prend tout son sens : elle y est investie d’un pouvoir. Si par le passé ce pouvoir était celui auquel le bouddhisme pouvait ouvrir, aujourd’hui, ce serait de dessiner le nouveau visage du Tibet. Elle y est un miroir qui réfléchit dans tous les sens du terme. Or ce que ce que cette image donne à voir du Tibet contemporain ne cadre pas avec l’attendu : celui du gouvernement chinois comme celui de l’Occidental en mal d’exotisme et pas davantage avec celui de la tradition. Faisant voler en éclat les attentes dans une volonté de dépasser toutes formes de contrainte, cette peinture qui se défait du joug du dogme religieux comme de celui de la propagande, de la séduction et de la nostalgie, est confrontée à un dilemme : comment affirmer la force de son identité ancrée dans une tradition séculaire et faire son entrée dans la modernité. Art ‘radicant’ (Bourriaud) dans cette transition qui amène à des transformations pouvant côtoyer le blasphème, la peinture tibétaine contemporaine s’empare de l’ironie, de la provocation, nécessaires dans les périodes de questionnement. On l’aura compris, ne pas tenir compte des contraintes, politiques comme sociétales, suppose parfois un discours qui se joue hors cadre. Ce dont il va être question durant cet exposé, c’est donc comment le ‘hors cadre’ (le ‘hors-jeu’) est à l’œuvre dans l’expression tibétaine depuis son entrée dans la modernité à partir des années 80. Finalement n’est-ce pas toujours le non-dit qui importe dans l’image ? Par-delà, il s’agira d’explorer les limites auxquelles doit se confronter l’artiste s’il ne veut pas perdre totalement racines. » Nathalie Gyatso
Nathalie Gyatso est professeure agrégée d’Arts Plastiques à La Réunion au collège de Saint-Philippe. Docteur en Histoire de l’Art à la Sorbonne, elle enquête depuis une vingtaine d’années sur la peinture tibétaine, traditionnelle comme contemporaine, en séjournant régulièrement en Inde et au Tibet. Par ses publications et conférences elle tente de donner voix à cet art méconnu.
Entr’acte
18h30 | Dégustation de spécialités tibétaines
Table-Ronde
L’art contemporain du Tibet
Samedi 21 janvier à 20h30, Durée : 2h – Salle Georges Wilson, Entrée libre sur réservation.